mercredi 2 décembre 2009

La résistance appelle à « la mobilisation »

L’Amérique se divise sur la reconnaissance de l’élection alors que l’on ne connait toujours pas le chiffre officiel de la participation.

Au lendemain de l’élection présidentielle qui a vu le candidat du Parti national Porfirio Lobo l’emporter avec 52,3% des voix dès le premier, la tension dans tout le pays est encore palpable. De nombreux manifestants restent incarcérés.

Comme promis, la résistance populaire condamne cette élection et salue l’abstention qu’elle estime à environ 65% tandis que le Tribunal suprême électoral (TSE) parle lui d’une participation « historique » de plus de 60%.

En attendant, le Front national contre le coup d’Etat a rejeté le discours de Porfirio Lobo qui parlait dès dimanche soir d’instaurer un Gouvernement d’unité nationale.

Carlos H. Reyes, candidat indépendant qui s'était retiré de la course pour ne pas cautionner le putsch, a indiqué que le mouvement allait « continuer à repousser quelque dialogue que ce soit avec les putschistes ». Le tout en maintenant comme revendications: le rétablissement de l'ordre constitutionnel et la convocation d'une assemblée constituante.
Quant à Rafel Alegria, un syndicaliste paysan coordinateur du Front, il a assuré que « la résistance se renfor(çait) et se consolid(ait) ». D'où son appel à « maintenir une mobilisation permanente ».

Manuel Zelaya : « Je ne me rends pas »
Porfirio Lobo a en tous les cas bien l'intention de tourner la page Zelaya. Lors d'une conférence de presse, il a annoncé : « Zelaya, c'est du passé! » en demandant à la communauté internationale de « voir la réalité en face » et de cesser de « punir » son pays.
Le candidat du Parti national souhaiterait uniquement voir le président Zelaya revenir aux commandes pour assurer la passation de pouvoir programmée le 27 janvier prochain. « Je ne me rends pas, même s'ils me menacent » a rétorqué à Radio Globo Manuel Zelaya, « même s'ils veulent m'humilier car je suis en train de défendre une cause, celle du peuple hondurien (…). Pas de restitution pour légitimer le coup d'Etat, ni pour avaliser un processus (électoral) totalement entaché de nullité » a ajouté le président renversé le 28 juin dernier.

Les Etats-Unis n'ont pas tardé eux à reconnaître les résultats du scrutin. C'est une occasion rêvée pour en finir avec une situation chaotique qui commençait à déranger Washington tant le rôle joué par les Etats-Unis a été trouble depuis 6 mois.

« Nous allons continuer à insister auprès du président Zelaya pour qu'il revienne au dialogue avec d'autres au Honduras pour aboutir à ce Gouvernement d'unité nationale » a même ajouté le porte-parole de la Maison blanche.

De manière générale, le continent latino-américain est divisé. La Colombie, Panama, le Guatemala et le Costa-Rica ont reconnu le résultat de l'élection alors que le Vénézeuela, le Nicaragua, l'Equateur, le Nicaragua, le Paraguay, le Brésil, le Chili ont refusé de le faire.

SÉBASTIEN MADAU
Article publié dans le quotidien la Marseillaise du mercredi 2 décembre 2009

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