vendredi 27 novembre 2009

DES PUTSCHISTES À JUGER SUR LEURS ACTES

Le président putschiste Roberto Micheletti se dirait « prêt » à entrevoir le retour de Manuel Zelaya

Alors que la situation est tendue depuis le 28 juin dernier, Roberto Micheletti, à la tête du putsch, se dirait prêt à discuter du retour de Manuel Zelaya, le président élu du Honduras. Mais sous certaines conditions.

Selon un proche de Roberto Micheletti, ce dernier serait donc prêt à négocier. C'est en tous les cas ce qu'il a fait savoir au président du Costa-Rica, Oscar Arias, chargée de conduire la médiation entre les deux camps.

Quel crédit donner aux paroles des putschistes ?

Mais avant, le Gouvernement putschiste entend se retourner vers les milieux d'affaires et d'autres secteurs de la société, pour les convaincre.

Dans un communiqué, Roberto Micheletti a appelé au dialogue « incluant tous les secteurs de la société civile, les églises, les organisations professionnelles et étudiantes, les milieux d'affaires, les médias, les partis politiques ». Des secteurs qui décideraient d’accepter ou pas les Accords de San José proposés par Oscar Rias et qui jusqu’à présent avaient reçu une fin de non-recevoir.

Oscar Arias, a indiqué que Roberto Micheletti lui avait demandé d'envoyer un émissaire spécial au Honduras afin de débloquer les négociations. De son côté le Congrès, dirigé par les auteurs du coup d’Etat, a ajourné à lundi prochain l’examen des Accords de San José et notamment la clause sur l’amnistie générale.

Pour l’heure, difficile d’interpréter la position de Roberto Micheletti. Est-il en train d’assurer ses arrières et préparer sa sortie en négociant une amnistie ? Souhaite-t-il obtenir une image d’homme de dialogue ou bien entend-t-il poursuivre dans son isolement au moins jusqu’aux prochaines élections qui rendraient le camp des putschistes sûr de la victoire, étant donné que le camp Zelaya est soit à l’étranger soit réprimé dans la rue.

« Manuel Zelaya est le président du Honduras » déclarent les USA

Cette déclaration intervient quelques jours après la décision de l'administration américaine de retirer des visas diplomatiques à des fonctionnaires du Gouvernement putschiste.

De plus, jeudi, une rencontre a eu lieu entre Manuel Zelaya et l'ambassadeur des Etats-Unis au Honduras Hugo Llorens. « C’est un plaisir de voir le président Zelaya que les Etats-Unis reconnaissent comme président du Honduras » a déclaré le diplomate à l'issue de la réunion qui s'est déroulée au Nicaragua. « Nous avons parlé du panorama politique et de la manière dont la communauté internationale pourrait aider à revenir à l'ordre constitutionnel au Honduras ».

En attendant, dans la capitale Tegucigalpa, le mouvement se poursuit, même s’il est difficile de quantifier précisément l’ampleur du soutien à Manuel Zelaya. Le secteur public est en grève générale et les enseignants poursuivent leur mobilisation au sein du Front de résistance au coup d’Etat. De nombreuses routes ont également été bloquées. Difficile pour le moment de faire un bilan fiable un mois après le coup d’Etat. Les organisations sociales parlent de centaines d’arrestations, d’élus de gauche arrêtés ou encore d’un enseignant tué par balle.

SÉBASTIEN MADAU

Article publié le 1 août 2009 sur le quotidien la Marseillaise sud-est

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