Les forces de l’ordre sont intervenues dans le campus universitaire de la capitale
La police et l’armée sont intervenues mercredi dans la cité universitaire de la capitale face à un millier d’étudiants qui manifestaient à l’Université Nationale Autonome du Honduras (UNAH) dans la capitale Tegucigalpa pour demander le retour du président Manuel Zelaya expulsé de son pays le 28 juin dernier.
Des bombes lacrymogènes et des canons à eau ont été utilisés pour disperser la foule. Mais les coups ont aussi été au rendez-vous.
Les affrontements ont débuté à l’extérieur mais c’est en fait lorsque les étudiants se sont réfugiés dans la cité universitaire que les forces de l’ordre les ont pourchassés. Les jeunes se sont alors munis de pierres et de bâtons pour riposter.
Dans les échauffourées, même la rectrice de l’Université Julieta Castellano, qui a tenté d’intervenir pour calmer les esprits, a été frappée par la police qui l’a projetée au sol, tout comme Andrés Pavon, président du Comité pour la Défense des Droits de l’Homme au Honduras.
« Nous sortions avec les mains en l’air avec la rectrice et ils nous ont attaqués avec des matraques, nous ont jetés par terre. Jamais l’autonomie de l’Université n’avait été violée de cette manière » a dénoncé Olvin Rodriguez, membre de la direction de l’Université.
« Nous ne pouvions pas laisser les étudiants sans défense face à l’assaut des autorités. Nous sommes sortis mais nous avons été lâchement agressés. Nous allons attaquer la police pour être entrée dans le campus » a quant à elle affirmé le rectrice Julietta Castellano.
Un autre événement a également mis le feu aux poudres à l’Université : la venue d’Elvin Santos, jeune candidat à l’élection présidentielle pour le Parti libéral. Pour les opposants au putsch, il est le symbole de la transition défendue par les auteurs du coup d’Etat (voir notre édition d’hier, NdR). A peine est-il entré dans les locaux de la faculté d’administration des entreprises pour parler de son programme électoral que des troubles ont éclaté avec le Front de la jeunesse contre le coup d’Etat. Sa garde rapprochée a dû, selon des témoins, tirer en l’air pour laisser partir Elvin Santos. On dénombre plusieurs blessés chez les étudiants.
Ces troubles sont intervenus alors que plusieurs marches populaires vont se dérouler jusqu’à mardi prochain pour faire converger les partisans du président Zelaya dans la capitale.
SÉBASTIEN MADAU
Article publié le 8 août 2009 sur le quotidien la Marseillaise sud-est
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