vendredi 27 novembre 2009

" RÉTABLIR ZELAYA DANS SES FONCTIONS "

le président costaricain, qui assure une médiation,a proposé un plan en sept points refusé pour le moment par les putschistes

La médiation menée par le président Oscar Arias depuis le Costa-Rica n’a pas encore abouti. Ce dernier a présenté un plan qui préconise la formation d’un « Gouvernement d’unité et de réconciliation nationale composé par des représentants des principaux partis politiques » conduit par Manuel Zelaya jusqu’en 2010, date à laquelle se conclut son mandat présidentiel.

« Nous sommes d’accord à condition que tous les pouvoirs de l’Etat soient intégrés dans le nouveau Gouvernement » a indiqué Manuel Zelaya.

Autre élément : Manuel Zelaya a accepté de « renoncer » à mettre une quatrième urne lors des prochaines élections. C’est cette fameuse urne, demandant au peuple de se prononcer sur la possibilité pour le président de briguer un nouveau mandat, qui avait mis le feu aux poudres.

Pour l’heure, le camp de Roberto Micheletti a refusé le plan. Le retour de Zelaya serait acceptable uniquement au cas où il se « présentait devant la justice ».

« Nous n’allons réaliser d’accord pour aucun des points sans le respect de nos institutions et de la Constitution de la République » a affirmé Vilma Morales, membre de la délégation représentant Roberto Micheletti.

Un pays toujours plus isolé

Les putschistes tempèrent donc alors que le pays se retrouve de plus en plus isolé. Samedi, sur Télésur, Enrique Reina, ambassadeur du Honduras aux Etats-Unis, demeuré fidèle à Zelaya, a révélé que les aides financières américaines au Honduras avaient été suspendues.

En attendant, Xiomara Castro de Zelaya, l’épouse du président, a annoncé samedi devant des milliers de manifestants massés dans la capitale Tegucigalpa que le retour de son mari était « une question d’heures, qu’importent les baïonnettes et les mitraillettes ».

Les soutiens internationaux

Le président vénézuelien Hogi Chavez a soutenu le peuple du Honduras depuis Caracas en leur lançant « Force et Résistance ! Que la raison et le destin vous accompagnent ! ». « Lamentablement, Monsieur Micheletti est en train de porter préjudice au peuple du Honduras en donnant une mauvaise image des démocraties d’Amérique latine et du monde » a quant à lui affirmé le président bolivien Evo Morales.

Du côté de l’ONU, Miguel D’Escoto, président de l’assemblée générale, a indiqué que les pays membres prendraient des décisions à partir de la résolution condamnant le coup d’Etat pour « obliger Roberto Micheletti à abandonner le pouvoir » et aboutir à « la restitution immédiate et inconditionnelle du président Zelaya ».

A noter que la situation politique est en train de créer une grave crise sociale. L’UNICEF a dénoncé le fait que « trois millions et demi d’enfants (étaient) affectés par la crise politique que vit le Honduras ».

Le détail du plan de médiation

La médiation pilotée par Oscar Arias, président du Costa-Rica et Prix Nobel de la Paix propose un plan en sept points dont le retour du Président Manuel Zelaya expulsé depuis le 28 juin :

- Légitimer le rétablissement de José Manuel Zelaya Rosales à la Présidence de la République jusqu’à la fin de la période pour laquelle il a été élu.

- Co-formation d’un Gouvernement d’unité et de réconciliation nationale composé par des représentants des principaux partis politiques.-Déclaration d’une amnistie générale, exclusivement pour tous les conflits issus du coup d’Etat.

- Renoncement du président José Manuel Zelaya Rosales et de son Gouvernement à l’intention d’installer une quatrième urne dans le processus électoral.

- Anticipation des élections nationales du 29 novembre au dernier dimanche d’octobre.

- Transfert du commandement des Forces Armées du Pouvoir exécutif vers le Tribunal Suprême Electoral un mois avant les élections afin de garantir la transparence et la régularité du suffrage.

- Intégration d’une Commission de vérification composée par des personnalités du Honduras, et des membres d’organismes internationaux et spécialement l’Organisation des Etats Américains (OEA) pour vérifier l’accomplissement de ces accords et superviser le retour correct à l’ordre constitutionnel.

SÉBASTIEN MADAU

Article publié le 21 juillet 2009 sur le quotidien la Marseillaise sud-est

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