vendredi 27 novembre 2009

LA RÉPRESSION MILITAIRE AU TOURNANT

Plus de 10.000 personnes ont manifesté dans la capitale. Marvin Ponce, député de gauche, a été grièvement blessé puis arrêté

Mercredi, environ 10.000 personnes ont manifesté dans la capitale hondurienne Tegucigalpa lors de l’aboutissement des marches « définitives » pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel et de la démocratie. Il s’agit de la plus grande manifestation de soutien au président Manuel Zelaya depuis celle du 5 juillet dernier à l’aéroport où son avion avait été empêché d’atterrir par les forces de l’ordre. « Ils ont peur parce que nous n’avons pas peur » a lancé à la foule la fille du président Zelaya.

Sans surprise, à son arrivée le cortège a été attaqué par la police et l’armée alors qu’il s’approchait du palais présidentiel et du Congrès. Lors de ces marches populaires de plusieurs centaines de kilomètres, aucun incident notable n’avait été constaté. On dénombre au final au moins une quarantaine d’arrestations et de nombreux blessés dont Marvin Ponce, député du Parti d’Unification Démocratique (communiste, anticapitaliste). Il a été grièvement blessé avant d’être arrêté par la police.

L’attaque du cortège a eu lieu aux alentours de 13h30, heure locale, alors que le cortège s’approchait de lieux stratégiques du pouvoir. Des heurts ont également eu lieu à l’université où la protestation grandit de jour en jour.

Plusieurs manifestants ont également dénoncé des « provocations » au sein des cortèges de la part « d’agents de la police infiltrés ». Les locaux de l’organisation paysanne Via Campesina, opposée au coup d’Etat ont également été attaqués dans la soirée de mardi.

Les autorités accusent les manifestants d’avoir mis le feu à un autobus et à un restaurant lors de la dispersion du cortège. Du coup, le Gouvernement a décidé de rétablir le couvre-feu dans la capitale entre 22h et 5h du matin.

Carlos Eduardo Reina, un des leaders du Front national contre le coup d’Etat, a indiqué que les putschistes « ne pourront faire aboutir leur coup d’Etat car la réalité c’est que notre peuple exige des changements ».

Depuis le Brésil, où il a rencontré le président Lula pour réfléchir sur « les alternatives et les prochaines étapes pour consolider le rejet international » du coup d’Etat, Manuel Zelaya a demandé une nouvelle fois aux Etats-Unis « une position plus ferme dans le sens où ces attaques à la démocratie ne peuvent pas se répéter ».

SÉBASTIEN MADAU

Article publié le 14 août 2009 sur le quotidien la Marseillaise sud-est

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