samedi 28 novembre 2009

QUAND L’HOMME S’EFFACE ET S’EN REMET AU PEUPLE

Alors qu’il a été renversé depuis près de 5 mois,Manuel Zelaya refuse d’être restitué par les instances putschistes

La résistance poursuit sa lutte dans la rue

Manuel Zelaya, le président constitutionnel du Honduras chassé du pouvoir par un coup d’Etat a annoncé son refus de revenir au pouvoir dans le cadre d’une négociation avec le pouvoir putschiste. Désormais, la lutte ne se concentre plus sur son retour au pouvoir mais bel et bien sur celui de la démocratie. Visiblement, Manuel Zelaya n’est pas prêt à se plier au bon vouloir des auteurs du coup d’Etat.

Ces derniers, à travers le « président » de facto Roberto Micheletti, se sont finalement assis sur l’accord San José/Tegucigalpa -qui officialisait le retour de Zelaya- après avoir tenté de retourner le texte en leur faveur.

L’annonce de Manuel Zelaya a été faite dans un courrier envoyé au président américain Barack Obama. « Je n’accepterais aucun accord de retour à la présidence qui cacherait le coup d’Etat (…) Nous sommes déterminés et décidés à lutter pour notre démocratie sans occulter la vérité et quand un peuple décide de lutter pacifiquement pour ses idées, il n’y a pas d’armes, pas d’armée, ni de manœuvres capables de le retenir ».

Appel au boycott des électionsLa décision du président Zelaya a été accueillie comme un acte de courage et d’intégrité par le mouvement de résistance qui multiplie les manifestations.

Les organisations appellent le peuple hondurien à boycotter les élections du 29 novembre prochain afin que ce scrutin ne se déroule qu’entre putschistes.

Désormais, la résistance défend bec et ongles sa revendication d’une assemblée constituante, une fois renversée la dictature.

La farce du congrès

En attendant, bien qu’il ait été sollicité voici plusieurs semaines, on vient d’apprendre que le Congrès a décidé de statuer sur le retour de Manuel Zelaya… le 2 décembre, soit trois jours après cette élection présidentielle. L’annonce, définie comme « une barbarie » par Manuel Zelaya, a été faite par José Alfredo Saavvedra, le président du Congrès.

On imagine le désordre que cela provoquerait au cas où, après l’élection d’un candidat ayant soutenu le coup d’Etat, le Congrès décidait de restituer le pouvoir à Manuel Zelaya. Ce scénario est impossible. Et c’est pour cela que le Congrès l’a choisi.

SÉBASTIEN MADAU

Source l'auteur
le 19 novembre 2009

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