Le président Zelaya se dit disposé à signer les Accords de la médiation à condition que son retour au pouvoir soit confirmé
Depuis mardi, le président Manuel Zelaya est en visite à Mexico où il a rencontré son homologue mexicain Felipe Calderón. Lors d’une conférence de presse, il s’est dit « disposé à signer le Plan Arias, (du nom du médiateur costaricain, NdR) à Tegucigalpa, seulement s’ils incluent ma réinstallation à la présidence de la République ». Selon lui, « les points du Plan Arias font partie d’un processus auquel nous coïncidons : former un gouvernement de construction nationale, d’unité nationale, formé par différents secteurs du pays ».
Et de se dire aussi disposé à « concéder des amnisties politiques, non pénales ou civiles, des délits qui ont été commis ».
Le Congrès « analyse » l’amnistie
Le Congrès s’est lui aussi réuni mardi pour « analyser » une amnistie politique pour le président Zelaya. Le document finalement approuvé par le Congrès stipule à propos des Accords de San José que pour le « retour à la paix et à la tranquillité dans notre pays, ce pouvoir de l’Etat (le Congrès, ndr) serait disposé à analyser (…) l’application d’une amnistie en ce qui concerne des sujets strictement politiques ». Une manière de faire savoir que le président Zelaya serait amnistié pour des faits politiques mais pas sur les nouvelles accusations de corruption qui pèsent contre lui depuis que le coup d’Etat a éclaté, et qui n’avaient jamais été avancées auparavant.
Zelaya souhaite respecter la Constitution
Le président Zelaya s’est également exprimé sur les rumeurs concernant son éventuel désir d’être reconduit dans ses fonctions alors que la Constitution actuelle l’en empêche. « C’est faux, cela n’a été planifié ni par le Gouvernement, ni par moi » a-t-il assuré en niant préparer sa réélection. « C’est une campagne tendancieuse mise en avant par les groupes qui ont réalisé le coup d’Etat ».
L’OEA en mission et la répression continue
L’Organisation des Etats Américains a quant à elle annoncé l’envoi d’une mission pour « rétablir l’ordre constitutionnel » en défendant les points des Accords de San José. La date devrait être décidée aujourd’hui. « Ce serait très important qu’y participent des ministres des affaires étrangères, premièrement pour démontrer l’importance que nous y donnons et pour pouvoir prendre des décisions sans avoir besoin d’avoir d’ultérieures consultations » a indiqué le secrétaire général de l’OEA José Miguel Insulza. « Cette mission aura pour but de voir si nous pouvons dépasser les difficultés pour que soient acceptés tous les points, le plus important étant bien entendu, le retour du président Zelaya et le rétablissement de l’ordre constitutionnel ».
Pendant ce temps, une quarantaine de personnes a été blessée lundi lors d’une manifestation à San Pedro Sula. « La police est arrivée brusquement et a commencé à frapper les gens » a relaté Marvin Ponce, député du Parti Unificación democrática (communiste, anticapitaliste) et coordinateurs du Front National de résistance contre le coup d’Etat.
Quant à la répression, elle a fait une cinquième victime officielle en la personne de l’enseignant Martin Rivera, qui a été tué par balle alors qu’il quittait le cortège des obsèques de son collègue Roger Vallejo, mort samedi des suites de ses blessures.
SÉBASTIEN MADAU
Article publié le 6 août 2009 sur le quotidien la Marseillaise sud-est
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