vendredi 27 novembre 2009

L’ORGANISATION DE LA RÉSISTANCE SE RENFORCE DANS LE PAYS

Le président Zelaya est toujours posté à la frontière et invite les militaires à la rébellion. Les syndicats appellent à la grève.

Alors que le couvre-feu a été maintenu dans la zone frontalière entre le Honduras et le Nicaragua par le président putschiste Roberto Micheletti, la mobilisation se poursuit du côté des partisans du président élu Manuel Zelaya pour assurer son retour.

Le président Zelaya, après un bref passage dans son pays vendredi soir (dans la nuit de vendredi à samedi, heure européenne), a finalement décidé de monter un campement dans une parcelle transitoire entre le Nicaragua et le Honduras afin d’«organiser la résistance ».

Des mouvements de grève se multiplient dans la capitale et les zones plus reculées à l’appel des principales centrales syndicales.

Pour le moment, la demande de dialogue avec les Forces armées qu’il avait sollicité lors du passage de la frontière n’a reçu aucune réponse positive. Les putschistes persistent dans leur refus de le faire rentrer au Honduras et dans leur décision de l’arrêter si celui-ci y parvenait.

Devant ce refus, Manuel Zelaya a appelé les militaires à la « rébellion » en exhortant les officiers de l'armée à se rebeller contre leurs généraux qui « ont trahi le Honduras pour de l'argent (…) En tant que commandant en chef des forces armées, je demande aux officiers patriotes de songer à leurs enfants, de songer à leur famille et de se rebeller contre Romeo Vazquez », le Chef d’Etat Major que Manuel Zelaya avait destitué devant le refus de l’armée d’organiser une consultation électorale du peuple le 28 juin dernier. C’est Romeo Vazquez en personne qui avait assuré l’expulsion de Manuel Zelaya en allant le chercher dans son lit au Palais présidentiel.

Situation préoccupante

Concernant la situation intérieure, la Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme (CIDH) a une nouvelle fois estimé que « la situation est extrêmement préoccupante au Honduras depuis le coup d’Etat ». Catalina Botero, une responsable de la CIDH, a annoncé avoir reçu « une douzaine de plaintes pour fermeture de médias » et a affirmé que « au moins 25 journalistes étaient en situation de risque ».

Dimanche, les funérailles du manifestant pro-Zelaya retrouvé mort dans un champ après avoir été arrêté par la police et l’armée se sont déroulées en présence de centaines de personnes criant « Sang de martyres, semence de liberté ! »

Le Front National contre le coup d’Etat a quant à lui dénoncé le fait que « les forces armées empêchent l’acheminement de toutes sortes d’aide aux populations affectées ».

Dans ce contexte tendu, Manuel Zelaya a demandé aux président des Etats-Unis Barack Obama d’affronter « avec force la dictature » et qu’il agisse pour démontrer « quelle est la véritable position de son Gouvernement par rapport au coup d’Etat ». Hillary Clinton, la secrétaire d’Etat américaine, avait jugée samedi « imprudente » la démarche de Manuel Zelaya de passer la frontière. Depuis plus rien.

SÉBASTIEN MADAU

Article publié le 28 juillet 2009 sur le quotidien la Marseillaise sud-est

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire