vendredi 27 novembre 2009

L’ARRIVÉE DES « GRANDES MARCHES DÉFINITIVES »

Les manifestations populaires ont commencé à affluer hier dans la capitale Tegucigalpa

Les marches populaires destinées à mobiliser les partisans de Manuel Zelaya ont commencé à arriver hier à Tegucigalpa ainsi qu’au nord à San Pedro Sula. Difficile d’estimer le nombre de participants ayant rejoint cette « grande marche définitive » pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel.

Le cortège était conduit par Xiomara Castro de Zelaya, l’épouse du président qui doit rencontrer aujourd’hui son homologue brésilien Lula. « Ils ont séquestré le peuple du Honduras en le manipulant » a-t-elle déclaré devant le Palais présidentiel en appelant à « continuer la lutte pour les transformations sociales de notre pays ». La fille du président, Xiomara Hortenzia Zelaya, a elle indiqué que « la résistance se poursuivrait jusqu’au retour du président et se maintiendrait même après ».
Au sujet de la fameuse quatrième urne, destinée à consulter le peuple sur des réformes sociales, elle a estimé que cela n’était plus « une initiative de Zelaya mais bien du peuple ». Un message adressé aux putschistes qui avaient renversé le président notamment pour avoir voulu organiser cette consultation.

Au cœur du cortège, Carlos Reina, un des coordinateurs du mouvement a assuré que « nous tiendrons le coup et que les putschistes ne seront pas tranquilles tant que le président ne rentrera pas ».

« Le Honduras n’est plus un peuple silencieux »

Quant au député Edmundo Lorellana (Parti Libéral) il a choisi de boycotter le Congrès pour se consacrer aux manifestations. « J’ai refusé d’assister aux sessions parce que le Congrès a violé la Constitution en supprimant un Pouvoir de l’Etat, en renversant le Président de la République » a-t-il indiqué à la Marseillaise, « Assister aux sessions serait accepter ce Gouvernement. J’ai annoncé que j’y retournerai quand le Congrès réinstallera à la présidence Manuel Zelaya, celui qui a été élu par le peuple ». Et d’appeler les députés à « éviter de légitimer le coup d’Etat » et de « s’activer de manière militante dans la résistance ».

La bataille pour le retour de Manuel Zelaya comporte deux aspects : diplomatique et social. Manuel Zelaya défend l’idée d’une « insurrection pacifique ». Il a dernièrement espéré que « la raison l’emporte sur la force » tout en réaffirmant avoir « le droit constitutionnel à résister à l’oppression par toutes les armes permises par notre système pacifique et démocratique, mais avec l’insurrection comme premier élément pour la défense de nos droits ». Et de préciser que « si les coups d’Etat des groupes de droite commencent à surgir en Amérique, les peuples auront aussi le droit à choisir leur voie pour se défendre ».

Le député Javier Hall défend lui aussi la voie pacifique. « Nous considérons que la résistance civique pacifique avec l’aide de la communauté internationale sera efficace » a-t-il indiqué à notre rédaction en estimant que les fruits seront bientôt récoltés. « Ce que le Honduras a déjà gagné après avoir été un peuple silencieux qui ne protestait jamais, c’est qu’aujourd’hui il a levé la voix de l’espérance, et nous ne nous arrêterons pas tant que nous n’aboutirons pas à la victoire qui sera un véritable changement social ».

SÉBASTIEN MADAU

Article publié le 13 août 2009 sur le quotidien la Marseillaise sud-est

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