Une médiation a débuté jeudi au Costa-Rica entre le président Manuel Zelaya et son « successeur » Roberto Micheletti installé après le coup d’état du 28 juin.
La médiation du président costaricain Oscar Arias, Prix Nobel de la Paix, entre Manuel Zelaya, le président du Honduras expulsé par l’armée le 28 juin et Roberto Micheletti, installé par le Parlement, a débuté ce jeudi. Les deux hommes ne se sont pas rencontrés directement. Des entretiens individuels ont eu lieu avec le président du Costa-Rica.
Manuel Zelaya a jugé « impossibles des arrangements avec les représentants du Gouvernement putschiste (…) Ce serait comme si on vous invitait à dialoguer avec un criminel qui a violenté votre famille en vous disant d’accepter les conditions de cette violation ».
La décision de Zelaya d’accepter la médiation a pu un temps surprendre ses partisans. Un doute qui n’a pas duré dès qu’il a affirmé que « la seule chose qui devait être discutée était les conditions de départ des auteurs du coup d’état ».
A l’issue de sa rencontre avec Oscar Rias, Manuel Zelaya a réaffirmé que « toute sortie de la crise formée par les auteurs du coup d’état passe par le rétablissement de l’ordre constitutionnel et mon retour aux responsabilités ».
De son côté, la « nouvelle » présidence misait sur un découragement de Manuel Zelaya devant le refus de l’armée de l’accueillir dans son pays.
Non seulement, les négociations ne vont pas dans ce sens, mais on a l’impression que les auteurs du coup d’état montrent des signes de faiblesse.
En effet, après avoir refusé le retour du président élu en 2006, la Cour suprême s’était montrée intransigeante et Roberto Micheletti avait même déclaré vouloir faire arrêter et condamner Manuel Zelaya pour « trahison ». Déjà, mercredi, la Cour Suprême avait parlé « d’amnistie ».
Mobilisation, isolement et sanctions
Parmi les sorties de crise envisagées, figurent l'anticipation de l'élection présidentielle prévue fin novembre, un point sur lequel les deux camps ont donné leur accord de principe.
Sur place, des barrages ont été formés sur des axes routiers par les partisans de Zelaya et l’épouse du président, restée au Honduras, a appelé à une résistance pacifique.
Le Venezuela a stoppé ses livraisons de pétrole brut. La Maison blanche a diminué son aide de 200 millions de dollars et suspendu sa coopération militaire alors que la Banque mondiale a gelé ses crédits. En revanche, le sénateur républicain John Mac Cain, candidat face à Barack Obama, vient d’organiser aux Etats-Unis une conférence de presse en compagnie de représentants des putschistes.
Le pays se retrouve aujourd’hui dans un état d’isolement avancé. Le président José Manuel Zelaya, surnommé « Mel » par ses partisans n’est pas retourné dans son pays depuis le 28 juin dernier. Les événements pourraient s’accélérer à l’issue de la médiation menée dans la résidence présidentielle du Costa-Rica.
SÉBASTIEN MADAU
Article publié le 11 juillet 2009 sur le quotidien la Marseillaise sud-est
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