vendredi 27 novembre 2009

" NOUS AVONS PERDU 300 MILLIONS DE DOLLARS EN 5 SEMAINES "

Les putschistes sont en train de favoriser un désastre économique et social. La banque centrale tire la sonnette d’alarme


Depuis le 28 juin, de nombreuses manifestations se développent dans tout le Honduras afin de demander le retour du président Manuel Zelaya, qui est en ce moment en visite au Chili. Pour l’heure, les putschistes conduits par Roberto Micheletti ont uniquement montré leur intransigeance et n’ont pas hésité à réprimer les mobilisations.

Du coup, la vie économique et sociale du pays est complètement stoppée. De nombreux services ne sont plus assurés. Une situation qui commence à inquiéter les nombreux observateurs.

De nombreuses manifestations se développent dans tout le Honduras afin de demander le retour du président Manuel Zelaya.

En début de semaine, Edwin Araque, le président de la Banque Centrale du Honduras a affirmé sur Télésur que le gouvernement proclamé « était en train de couler l’économie hondurienne et le peuple hondurien vers plus de pauvreté et plus de misère ».

Depuis le départ de Manuel Zelaya il a constaté « une chute drastique du niveau des réserves monétaires ». En effet, « avant le coup d’Etat, le niveau moyen des réserves monétaires du Honduras était de 2.500 millions de dollars. Cinq semaines plus tard, elles ont baissé jusqu’à un niveau de 2.150 millions (…) On a perdu plus de 300 millions de dollars ». D’où les menaces de « récession économique qui va dépasser les 2% du PIB à la fin de l’année » a déploré Edwin Araque.

Dans les hôpitaux, plusieurs personnes auraient constaté le manque de réapprovisionnement en médicaments et de nombreux travailleurs se plaignent des retards de salaires.

Les putschistes indiquent de leur côté que ces problèmes sont dus à la crise économique…

Au début du mois de juillet, plusieurs multinationales avaient déploré la paralysie du pays, depuis le coup d’Etat.

Nike dénonce les atteintes aux libertés !

Nike, Adidas, Gap et Knights Apparel avaient publié une lettre ouverte commune à la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton dans laquelle ils estimaient que « les désaccords devraient être résolus à travers le dialogue pacifique et démocratique, au lieu de l’action des militaires (…) Même si nous ne soutenons, ni ne soutiendrons la position d’aucune des deux parties (…) nous sommes préoccupés par la poursuite de la violence, si ces désaccords ne se résolvent pas immédiatement, et par les restrictions aux libertés individuelles ».

Il semblerait qu’aujourd’hui, une partie non négligeable du secteur économique demande le retour au calme, qui passe par le retour du président Zelaya. Les auteurs du coup d’Etat ne possèdent comme soutien que quelques grands industriels, partisans de la première heure du putsch et qui critiquent depuis de long mois le rapprochement du Honduras avec le Vénézuela d’Hugo Chavez ainsi que la décision de Manuel Zelaya d’augmenter de 60% le salaire minimum dès son arrivée.

Quant au Front national contre le coup d’Etat, il a appelé à l’étranglement économique de ces industriels et a lancé le 1er août un appel au boycott. « La grève et le boycott commercial sont des armes effectives pour user les bases économiques des putschistes, plus que les déclarations formelles ». Et d’appeler à « réaliser des actions envers tous les produits qui entrent et sortent des ports honduriens afin d’asphyxier économiquement la dictature ».

SÉBASTIEN MADAU


Article publié le 15 août 2009 sur la Marseillaise sud-est

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